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 Faites monter l'Arsenic - Sirius Black

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Regulus A. Black
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MessageSujet: Faites monter l'Arsenic - Sirius Black   Faites monter l'Arsenic - Sirius Black EmptyJeu 14 Juin - 16:02

"Souhaitez-moi bonne chance."

D'un revers de la main, je salue les quelques tableaux avec qui j'ai l'habitude de converser en passant dans le grand hall de Poudlard. Ils connaissent mon calvaire et il est le même pour tout les élèves. Atteindre le septième étage à partir du Rez-de-Chaussé. Avec un soupir, le lève la tête et observe le balais incessant et inutile des escaliers. Parfois, la magie n'est pas toujours une facilité. Je ne sais pas comment le changement de tableau se passe pour les personnages peints, mais ça doit être sûrement moins chiant.

C'est donc commençant à gravir le premier escalier que je me fais la même réflexion qu'à chaque fois que je devais rejoindre la galerie des portrait par cet enfer architectural. Si seulement la direction acceptait les balai au sein du château, changer d'étage ne serait plus un jeu de hasard et serait bien plus rapide. Encore, si les professeurs acceptaient le fait d'être coincé par les escaliers comme excuse pour un retard en cours, cela resterait seulement ludique, mais ça n'était pas le cas. Lorsque l'horaire d'un cours ou, dans le cas présent, la fatigue d'une journée entière de cours, pèse sur mes épaules en plus de mon sac rempli de livres et de parchemins, je ne suis pas du tout d'humeur à m'amuser.

3ème étage et je m'en sors plutôt pas mal. Mais même si pour l'instant les escaliers ont eu l'amabilité de rester là où ils étaient sensés être, l'effort de monter les marches n'est pas moindre. Essoufflé, je me force quand même à continuer mon ascension. Je suis de moins en moins enjoué à l'idée de faire tout ça pour rejoindre mes amis en 2D, mais je leur ai promit de passer les voir et leur montrer quel genre de devoirs les élèves de 6ème années avait à faire. Une promesse est une promesse, et au moins, ça me fera un peu de compagnie pour la soirée.

5ème étage, j'approche du but. Ces tableaux sont tout de même amusant. Parfois distant, très occupé par leurs petites affaires entre tableaux, parfois si curieux de connaitre le monde qui les entourent. Les pauvres ont rarement l'occasion de faire la conversation lorsque cela arrive car peu d'élèves ou même de sorcier en général ne les traitent comme des vraies personnes. Bien évidemment, ce ne sont pas de vraies personnes, seulement des représentations de personnes ayant vécues ou des fantasmes de peintres, mais ils ne sont pas moins intéressants.

Alors que j’atteins presque le palier du sixième étage, l'escalier sur lequel je me trouve s'ébranle et je suis obligé de m'accrocher aux rampes pour ne pas tomber. Ça m'étonne vraiment qu'aucun élève ne soit mort à cause de ces stupides escaliers. Un pas de plus et je faisais 6 étages en chute libre. Ma baguette étant dans mon sac, j'aurais été bien malheureux si aucun sort de sécurité n'avait été préparé.
Pestant intérieurement, je me relève un peu m'habituant au lent mouvement de la structure de pierre. C'est seulement alors que je me rend compte qu'un autre élève partage mon long supplice à devoir attendre que l'escalier atteigne sa prochaine escale. Je l'observe du coin de l’œil sans vraiment chercher à le voir, mais surpris de ne pas découvrir un simple élève inconnu, je fais la terrible erreur de reculer d'un pas.

"Siriu- !"

Je suis coupé par la sensation de chute de mon pied à la recherche d'un espace que je n'avais pas. Mes bras désespèrent pour rattraper les rampes épaisses des escaliers mais rien n'y fait. On me trouve intelligent et surdoué, mais parfois, je suis vraiment très con.
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Sirius Black
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MessageSujet: Re: Faites monter l'Arsenic - Sirius Black   Faites monter l'Arsenic - Sirius Black EmptyMar 19 Juin - 16:16

"Pas ce soir." lui susurra la belle élève de Serdaigle qui en l'embrassant ne pu voir toute l'étendue de la frustration qui s'afficha sur le visage de Sirius. Peu enchanté de se faire ainsi rembarré, il lui rendit son baiser sans grande passion et eu un certain mal à lui sourire en guise de bonne nuit. D'ordinaire, il aurait prit peu de temps pour convaincre la jeune fille qu'elle avait tout autant envie de passer la soirée seule que lui, mais il ne se battu pas et la laissa s'en aller avec un soupir ennuyé. Oui, Léona Pips commençait sérieusement à l'ennuyer.
Haussant les épaules, le Gryffondor prit alors le chemin de sa propre maison. Maintenant que le corps de la douce élève lui était connu, il était tout aussi intéressant que ses propres draps chauds. La soirée était déjà bien entamée, la plupart des élèves du château avaient diner et tous se dirigeaient peu à peu vers leur salle commune ou un lieu où passer les quelques heures qui les séparaient d'une bonne nuit de sommeil. Sirius lui, espérait bien trouver un peu de repos dans la quiétude de la chambre des Maraudeurs mais savait que cela relèverais du miracle. La fatigue et l'abattement pesait sur ses épaules et affaiblissait son corps mais jamais son esprit ne trouvait assez de paix pour le laisser s'évader dans les bras de Morphée et les nuits n'étaient que de longues attentes frustrantes et angoissantes.

C'est avec un grognement agacé que Sirius fit face aux escaliers magiques du château. Eux, n'avaient pas changé depuis 17 ans et restaient tout aussi capricieux qu'en 1976. Vivre dans une tour était bien mieux que dans les vieux cachots humides des serpents, mais la montée était une épreuve difficile à la fin d'une longue et éprouvante journée. Les Serdaigles avaient la chance d'être au Rez de Chaussé, mais les Poufsouffles et les Gryffondors formaient une longue et lente procession vers les étages supérieurs. Suivant le rythme posé d'un petit groupe d'élève de la maison jaune, le jeune homme monta mécaniquement les marches tout en sachant qu'il n'avait qu'à s'arrêter une fois tout en haut.
Il dû néanmoins se réveiller quelque peu lorsque le groupe qu'il suivait partit dans un couloir du cinquième étage pour rejoindre leur salle commune. Replaçant son sac sur on épaule, Sirius souffla un énième soupir avant d'observer le balai des escaliers à la recherche de celui qui voudrait bien le mener vers le 6ème étage. L'un lui sembla plutôt las et immobile, il décida donc de commencer son ascension derrière un autre élève. Alors qu'il était à mi chemin, il accueilli le grincement caractéristique d'un escalier qui se réveille avec un grognement de protestation. L'élève qui se trouvait devant lui sembla l'entendre et se rendre compte qu'il n'était pas seul dans son malheur, mais en se retournant, le malheureux sembla perdre l'équilibre et chuter vers un destin funeste.

Bondissant sans réfléchir pour attraper son camarade, Sirius Black réussi à saisir ce dernier par le bras, mais son action fut stoppée par une grande révélation. Celui qu'il sauvait n'était autre que son petit frère Regulus Black. Les yeux écarquillés, il resta un instant déstabilisé par cette découverte.

"R-Regulus ?!" s'étonna-t-il en observant ce visage qu'il connaissait depuis toujours, bien que cela faisait un certain temps qu'il ne s'y était pas confronté. La surprise passée, Sirius sembla enfin se rendre compte que son propre bras lui faisait horriblement mal à tenir ainsi un autre adolescent pendant dans le vide. D'un geste vif, il le tira en arrière et le ramena sur la terme occasionnellement stable de l'escalier.
Essoufflé et abîmé, Sirius massa son bras et ramassa son sac sur les marches des escaliers sans vraiment vouloir réfléchir à ce qu'il pouvait bien dire à son petit frère après tant de temps passé à l'éviter inconsciemment. Heureusement, l'escalier ne tarda pas à finir sa course et s'arrêter devant un palier du sixième étage bien qu'il n'était pas celui le plus pratique pour continuer l'ascension. Descendant rapidement de la construction mouvante, le Gryffondor observa alternativement Regulus et le couloir du sixième étage qui s'offrait à lui. Il pouvait très bien arriver à la tour des Gryffondor par un petit détour et quelques escaliers immobiles cette fois. Pourtant, il ne prit pas la fuite et attendit son petit frère.

"T'es à Gryffondor maintenant ?" plaisanta-t-il d'un ton involontairement un peu agressif. En effet, l'adolescent ne voyait pas vraiment ce qu'un Serpentard venait faire aussi haut dans le château. N'accordant aucune valeur aux tableaux, il ne voyait que la tour de sa propre maison et le bureau du directeur comme ayant de l'intérêt ou de l'importance.
Il n'était pas très habitué à converser avec son petit frère encore moins à Poudlard que chez eux. De tout manière, ils ne partageaient pas grand intérêt entre eux et à côté de Sirius, Regulus semblait toujours muet comme une carpe. Lorsque Sirius était entré à Poudlard, il y trouva un moyen de s'éloigner de sa sombre famille et de s'en faire une nouvelle, il n'était donc pas étonnant qu'il ait toujours cherché à rester loin de sa vraie famille, autrement dit ses cousines et Regulus. Étant à Serpentard, le jeune garçon n'avait pas tiré les bonnes cartes pour se rapprocher de son frère. Maintenant que Sirius Black avait réellement fuit sa famille et était renié, leur rencontre était plus étrange encore. "Bon ben... Je te laisse." dit-il alors simplement dans l'intention de s'en aller sans plus de conversation, embarrassé par cette situation.

Sirius ne détestait pas son frère même si celui-ci faisait partie de ce qu'il avait fuit chez les Blacks. Franchement, Regulus n'avait jamais rien fais pour être aimé ou détesté. Toujours calme et silencieux, il était comme l'opposé du fougueux Sirius Black. Certains disaient qu'il se complétait, mais Sirius lui avait plutôt l'impression que son petit frère était une version ratée de lui même, plus faible, plus sage, plus silencieux, plus ennuyeux. Obnubilé par sa propre personne, jamais il n'avait vraiment reconnu les talents ou les particularités de Regulus Black en tant que personne à part entière. Pourtant, il ne pouvait éprouver une certaine affection pour celui qui avait vécu presque la même vie que lui et qui portait ce même nom maudit. Quelque part, il se sentait coupable d'avoir abandonné son faible frère dans les griffes acérées d'Orion et de Walburga Black.

"Attend, Regulus..." dit alors Sirius en s'arrêtant après seulement quelques pas. Sur son visage s'était affiché une horreur qui témoignait d'une soudaine réalisation. Faisant volte face, le jeune homme saisit brusquement son frère par les épaules. Dans ses yeux brillait une détresse et une inquiétude qui avait mit un certain temps à faire son chemin dans l'esprit surprit de l'ainé. "Pourquoi es-tu ici ?!" demanda-t-il enfin en se rendant compte qu'en 1993, il n'était pas du tout logique qu'il croise un membre de sa famille autre que ses cousines de 6ème année emportées par son sort. "P-Pourquoi es-tu en 1993 ?" redemanda-t-il complètement perdu en haussant la voix.
Si le seul vrai sentiment d'amour qu'il avait pu ressentir pour sa propre chair avait été de l'inquiétude et de la culpabilité, cela n'allait définitivement pas s'arranger.
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MessageSujet: Re: Faites monter l'Arsenic - Sirius Black   Faites monter l'Arsenic - Sirius Black EmptyMar 3 Juil - 10:13

Le sentiment de chute et de mort imminente aurait dû m'affoler complètement, mais sur le moment, je dois avouer que le regard de mon frère était ce qui m'avais fait le plus d'effet. Ses yeux gris étaient si similaires aux miens et pourtant, personne n'y voyait la même chose. Depuis toujours, nous avions été deux opposés. Lui avait l'attention et la gloire, alors que moi je me complaisais dans l'ombre et la discrétion. Même si mes parents ne voulaient l'admettre maintenant qu'il s'était éloigner de leurs valeurs, ils le considéraient bien plus que moi. Moi je n'étais seulement que la version de rattrapage, la correction de leurs folles erreurs. Mais alors que je me sentais rattrapé par la forte poigne de mon grand frère, je n'arrivais à voir les erreurs dont je pouvais être la version améliorée. Courageux, fort, loyal, c'était ces qualités qui avaient fait de lui le Black à Gryffondor et non son répugnant amour pour les moldus comme pouvait le grommeler notre père dans ses heures sombres.
Il m'observa et dans son regard, je pouvais lire la même surprise, la même reconnaissance. Peu importe nos différences, qui nous étions en tant que personne, nous étions des frères. Sirius Black était mon grand frère, et en ces termes, je ressentais pour lui tout l'amour, la confiance et l'admiration qu'un petit frère pouvait éprouver pour celui ayant foulé ces terres avant lui. Mais lui ? Que pouvait-il voir en Regulus Black ? Une pâle copie, un boulet qu'il devait trainer ? Bien que je n'étais pas quelqu'un qui manquait d'assurance, me trouver face à mon grand frère était une situation qui me déstabilisait énormément. Je me perdais tellement dans nos retrouvailles que j'en oubliais que ma vie tenait à ce simple contact fraternel. Je fus même surpris lorsqu'il se décida enfin à me remonter sur les marches de l'escalier et ce n'est qu'une fois en sécurité que je me rendit compte que mon bras me faisait terriblement mal.

Un peu perdu et embarrassé, je n’eus même pas le réflèxe de le remercier et me contenta de redresser les pans de ma robe de sorcier. Je voulais retrouver le regard de Sirius, mais je dus rapidement remarquer que tout cela n'avait pas changer grand chose à notre relation. Comme toujours, il évita mon regard. Silencieusement, je descendis sur le palier du 6ème étage avant qu'un autre malheur ne m'arrive dans mon ascension. Suivit par Sirius, je trouvais là une grande occasion pour renouer le contact avec cet être cher mais je ne sus trouver le courage ou les mots pour le faire.
Poudlard était le seul endroit où je pouvais me permettre un tel désir et je le savais. Sirius Black n'était plus un Black. Son portrait avait haineusement été brulé par la baguette de sa propre mère sur la tapisserie représentant l'arbre de notre noble famille et à nos yeux, ce jeune homme ne valait pas mieux qu'un sang-de-bourbe. Il avait fuit sa famille et ses privilèges, préférant s'allier aux faibles et aux corrompus, perdant ainsi toute affection de ceux de son propre sang. Mais il n'y avait personne à Poudlard ou en 1993 pour me le rappeler et pour m'observer enfreindre cette règle de haine.
Je me crispais lorsqu'il se décida enfin à m'adresser la parole. Bien sûr, il était bien plus détaché de tous les conflits qu'il avait pu engendrer dans notre famille. Il avait fuit parce qu'il ne supportait pas les idéaux des Blacks, non pas parce qu'il les détestait, du moins c'était ce que je pensais. Alors que j'étais sensé le détester, le renier, l'insulter, le dénigrer et lui nuire, lui aurait simplement préféré ne pas avoir à tomber sur moi, c'est pourquoi cette petite rencontre ne lui était pas aussi embarrassante. Répondant par un fin sourire à sa plaisanterie, je ne trouva même pas les mots pour lui expliquer qu'au 7ème étage du château se trouvait d'autres destinations bien plus intéressantes que la bruyante tour des Lions.
Bien évidemment, mon manque habituel de conversation avait imposé un silence plutôt gênant pour mon grand frère qui n'avait jamais eu beaucoup de patience. Alors que nous échangions quelques regards qui ne voulaient rien dire, il finit par couper cours à cette non-conversation pour se diriger vers le passage auquel l'escalier nous avait mener. Intérieurement, je pestais contre moi-même d'être aussi faible et stupide. Pourquoi ne pouvais-je même pas m'adresser correctement à mon frère sans penser à tout ce que le mot "famille" et "traitre" pouvait signifier ? On ne m'avait pas expressément interdit de lui adresser la parole alors pourquoi ne pouvais-je pas profiter de ce privilège limité ?

"Attend !"

Je finis par l'interpeler un peu maladroitement, mais il semblait s'être arrêté avant même que je me décide à être un homme. Dans ses lèvres, mon prénom et beaucoup d'inquiétude me parvinrent aux oreilles sans que je ne comprenne ce qui avait pu le retenir. J'aurais déjà été étonné qu'il ne m'ignore pas une nouvelle fois préférant partir dans sa tour par ce chemin détourné plutôt que de passer une minute de plus avec un autre Black. Lorsqu'il se retourna et me saisit un peu brusquement par les épaules, je crus même bêtement que son exaspération pour la famille l'avait poussé à la violence. Surprit et effrayé, je me pétrifiais sur place. Mais dans les yeux de Sirius, ce ne fut pas de la colère ou de la haine mais bien de l'incompréhension et de l'inquiétude. Affolé, il me posait une question qui ne trouva aucun sens dans mon esprit avant qu'une date ne soit évoquée.
Ah c'est vrai. Tout comme lui, cette rencontre m'avait tellement troublé que j'en avait oublié le plus important. Enfin le plus important, il semblait l'être bien plus pour Sirius que pour moi. Être projeté dans une nouvelle époque ne m'avait pas tant déstabilisé que ça étrangement. Bien que j'étais quelqu'un qui supportait mal le changement et l'imprévu, cette nouvelle époque n'avait rien de très différent à la notre, en tout cas au sein du château. Les professeurs étaient différents ainsi que les élèves, mais je n'étais pas quelqu'un qui réussissais à beaucoup s'attacher aux gens de toute manière. J'avais repris ma routine avec beaucoup d'indifférence, attendant seulement que les choses finissent par retourner à la normale.
Mais Sirius lui semblait complètement bouleversé de me trouver ici, et bien que pour moi ce ne soit pas la mort, je comprenais la surprise de mon grand frère. Tous les élèves projetés en 1993 avaient été des élèves de 6ème année maintenant en 7ème année, et cela car l'incident s'était produit lors d'une fête organisée par ce cher petit groupe d'élèves malchanceux.

"J'étais... Au mauvais endroit au mauvais moment."

Je lui répondais en toute sincérité sans vraiment lui expliquer en détail ce que cette phrase vide de réelles explications pouvait bien cacher. Quelque part, j'étais content de voir que l'idée que je sois avec lui dans cette mésaventure l'horrifie. J'espérais que ce n'était pas la perspective de devoir vivre de nouveaux jours avec moi dans les parages qui l'effrayait autant, mais bien la possibilité que je vive très mal cette expérience. Comme je le disais précédemment, pour moi tout ça n'était pas vraiment une horrible chose bien que ce soit loin d'être plaisant, mais à voir l'expression bouleversée de mon grand frère, je ne pouvait m'empêcher de me sentir un peu angoissé. De nous deux, je n'étais certainement pas le plus brave. J'étais peut-être celui qui cachais le mieux ses émotions et convictions, mais je ne pus garder un visage neutre devant une telle réaction de la part de Sirius.
Je détournais le regard, me mordant la lèvre, pas vraiment sûr de ce qui était le mieux à faire. Ne pas m'étendre sur les raisons de ma présences lors de l'étrange événement, ou lui ôter le doute et tout expliquer ? Si tout cela n'avait pas de rapport avec lui, j'aurais bien choisit la réponse à pile ou face, mais j'avais ici le choix entre appuyer sur sa culpabilité ou espérer qu'il ne trouvera aucune inquiétude dans le fait de ne pas savoir.

"Tu me fais un peu mal."

C'est avec beaucoup de froideur et lâcheté que j'avais finis par m'écarter de mon frère. J'étais heureux de le retrouver dans cette époque si différente, mais je ne pouvais toujours pas supporter d'être ainsi saisit. Même s'il était mon grand frère, Sirius n'avait jamais été très proche de moi et tout cette soudaine proximité me déstabilisait complètement. Je suis quelqu'un qui a besoin de se maitriser, de tout contrôler, et qui sait quelle connerie je pourrais faire ainsi assaillit par mon amour pour mon frère. M'éloignant de lui, j'époussetais hautainement mon uniforme une nouvelle fois sans le vouloir. Contrairement à Sirius, je n'étais pas élégant avec des habits désordonnés et c'est seulement après avoir arrangé ma coiffure de mes doigts fins que je le regarda, silencieusement.
C'était une étrange sensation de me sentir reprendre le contrôle de mes émotions alors que devant moi, Sirius semblait se battre avec les siens. Il avait toujours été quelqu'un de très sanguin et émotif, comme quoi la froideur des nobles sang-purs n'avait jamais été vraiment fait pour lui. Avec un soupir inaudible, je me décidais à ôter un des nombreux doutes qu'il devait avoir dans cette époque étrange.

"Je venais te chercher. Severus m'avait parlé d'une soirée de fin d'année de 6ème année alors j'espérais t'y trouver. Il faut croire que tu y étais bien. J'ai seulement eu le temps d'ouvrir la porte avant d'être emporté dans... Je ne sais quoi. Mais je suis plutôt content, j'ai juste vu Amy Bizard alors j'avais eu peur de finir je ne sais où avec elle. Enfin, j'imagine qu'elle aussi doit être contente."

C'est avec une discrète grimace que je me rappelais l'événement qui n'avait pas été si agréable que je le laissais paraitre. J'avais eu beaucoup de mal à ne pas vomir sur la tête d'un des élèves inconnus au milieu desquels nous étions atterris. C'est en toute discrétion que j'avais finis par me mêler à la masse des élèves, m'évitant tous les regards et les interrogations qui avaient pu accabler les autres. Mais ne pas être vu ne signifiait pas ne pas voir et écouter, et j'avais bien entendu tous les autres accuser Sirius Black de leur malheur. Je préférais ne pas le rappeler à mon grand frère à qui j'apprenais que ma présence dans la Grande Salle ce soir là était aussi un peu de sa faute.
J’eus aussi une certaine grimace lorsque le nom de la blonde Bizard me vint en bouche. Je ne la portais pas du tout dans mon cœur. Vulgaire, stupide et bruyante, elle était tout ce que je ne supportais pas chez les filles. Mais mon dégoût ne s'arrêtait pas là. La fille manquant affreusement de classe s'était permise de courir après Sirius dès la première année. N'oubliant pas que cette dernière était une sang de bourbe, je n'avais vraiment aucune raison pour ne pas détester cette personne qui avait cru intelligent d'initier mon frère à toutes ses conneries moldues. L'affection que Sirius avait pour elle semblait modéré mais dépassait déjà toute les bornes de l'acceptable et je ne parvint pas à ne pas montrer une nouvelle fois ma désapprobation face à cette relation dans un cynisme évident.

"L'été approchant, je voulais savoir si... si tu rentrerais ou si tu aller rester chez Potter. Enfin, j'imagine que la question ne se pose plus. Mais si jamais l'été revient... Je... Je te conseillerais de ne pas revenir."

Revenant à des problèmes bien plus important que l'idiote né-moldue, j’eus du mal à ne pas cacher ma gêne en annonçant à Sirius qu'il n'était plus le bienvenu dans notre famille. Je n'étais pas de ceux qui redoutais son retour, mais je savais très bien que ça n'était plus une famille qu'il retrouverait au 12 Square Grimmaut, mais bien des ennemis. Je frissonnais à l'idée de ce qu'on lui préparait s'il avait la prétention de vouloir reposer les pieds dans son ancien chez lui. Étant à la maison quand nos parents étaient pris de coup de sang en repensant à leur traitre de fils, j'avais une bonne idée de toutes les horreurs auxquels ces sorciers noirs pouvaient penser, alors que Sirius, même intelligent et brillant, ne se doutait peut-être pas que la bonté était une chose qui n'existait pas chez tous les êtres humains.
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MessageSujet: Re: Faites monter l'Arsenic - Sirius Black   Faites monter l'Arsenic - Sirius Black EmptyJeu 5 Juil - 11:02

L'inquiétude crispait les muscles de Sirius et il ne se rendit pas compte qu'il serrait son frère si fort que celui-ci du abandonner son masque inexpressif pour une discrète grimace de douleur. Avant même que le Gryffondor ne le comprenne, son frère s'était détaché de lui et lui lança un regard froid. Habitué à être celui qui fuyait le jeune Regulus, l'adolescent se sentit un peu blessé de se sentir ainsi rejeté alors qu'il ne pensait clairement qu'à son bien. Mais sa question n'ayant pas trouvé de réponse dans les mots dénués de sens du petit frère, Sirius resta silencieux et fixa à son tour ce visage similaire au sien avec fermeté. Il n'avait pas l'intention de donner d'échappatoire à Regulus avant qu'il ne lui ait répondu.
Quelques secondes de silence se passèrent avant que le jeune garçon daigne expliquer sa présence en 1993. Chacune de ses phrases firent naitre une sensation inconfortable dans la poitrine de Sirius qui comprenait qu'une fois de plus, tout était de sa faute. Mais pourquoi ? Pourquoi Regulus était venu cherché son traitre de frère après une année à s'éviter et s'ignorer royalement ? Les réponses engendraient d'autres questions, pourtant ce ne fut pas une interrogation qui vint l'interrompre.

"Pas vraiment non." coupa-t-il sèchement sur un ton qui indiquait clairement qu'il n'appréciait pas qu'on parle d'Amy Bizard. Il connaissait très bien l'avis qu'avait Regulus de celle qu'il appelait "sang-de-bourbe" sans se morfondre de culpabilité, et bien que Sirius ne portait pas vraiment la demoiselle dans son cœur à ce moment là, il ne tenait pas à entendre ses insinuations mauvaises.
Regulus eu du mal à cacher sa désapprobation, mais il sembla comprendre que cette conversation ne se passerait pas très bien s'il continuait sur cette voix et revint au sujet principal.
Le sujet principal n'était autre que ce qui séparait aujourd'hui deux frères de sang. Depuis sa fuite, Sirius avait clairement vu que son petit frère et ses cousines le fuyaient tout autant que lui les fuyait. Depuis que ses pas l'avaient mené jusqu'à la maison de James Potter, il n'était plus un Black. Mais l'idée n'attristait pas du tout le paria qui, au contraire, était ravi de se détacher d'une telle origine. Jamais n'aurait-il ne serait-ce penser à revenir au 12 Square Grimmaud, là où il avait pourtant vu le jour et vécu toute son enfance. Avec un sourire mauvais, il souffla à la remarque de son petit frère qui semblait seulement vouloir le prévenir du danger.

"Ha ! Plutôt crever dans un coffre de Gringotts que de revoir cette maison !" cracha-t-il avec colère en détournant le regard pour fusiller le mur plutôt que le visage jeune de Regulus Black. Dans sa voix, aucune tristesse ou nostalgie ne venait vibrer et l'on pouvait percevoir toute la haine qu'il éprouvait pour les Blacks et leurs valeurs révoltantes. Ses poings et sa mâchoire s'étaient serrés à la simple mention de leur existence et étrangement, dans ses yeux pouvait se lire une noirceur aussi profonde que les pensées des parents des deux jeunes hommes.
Sirius était bien un opposé de Regulus Black. Sanguin et plutôt soupe au lait, Sirius était un animal de sang chaud dominé par ses émotions, un lion orgueilleux et rugissant alors que le serpent froid et discret ne tirait sa fine langue venimeuse qu'à bon escient. Comme quoi le Choipeau Magique était d'une ancienne magie puissante et effrayante pouvant lire une personne avec profondeur par un simple contact.

Mais face à quelqu'un d'aussi raide et contrôlé que son petit frère, Sirius se rendit rapidement compte que son sang s'échauffait pour peu de raison. Après tout, il était à Poudlard mais aussi dans une époque ou le nom de Sirius Black avait dû être bien oublié par ses aigres parents. Peut-être les maudits étaient-ils même morts ? L'idée calma quelque peu Sirius qui regarda à nouveau son interlocuteur sans animosité brillant dans ses iris gris.
"Je ne reviendrais pas." dit-il fermement mais sans méchanceté pour corriger sa réponse plutôt rude qu'il savait que Regulus avait très bien entendu. Mais ça n'était pas contre son petit frère que Sirius voulait diriger toute cette haine, bien que ce dernier fasse partie des partisans de leur mentalité empoisonnée. Au yeux du Gryffondor, le jeune garçon qui se trouvait devant lui n'était une victime qui n'avait la force pour s'échapper des griffes des Blacks. Si le pauvre avait eu la vantardise de pouvoir suivre les pas de son frère, celui-ci ne serait sûrement pas en si bon état.

Alors que la rumeur des élèves montant les escaliers en fin de journée emplissait les couloirs du château, un silence assez pesant retomba entre les deux adolescents qui se dévisageaient. Sirius avait si longtemps fuit sa famille qu'il avait l'impression de redécouvrir Regulus en cet instant où il ne détournait pas le regard. Le jeune homme avait grandit, et alors qu'enfant il semblait toujours frappé d'une épuisante maladie inconnue, sa pâleur et sa maigreur avaient sculpté en son corps une stature plutôt élégante. Droit comme un i, le regard perçant et le visage sans expression, il ressemblait à une statue gravée dans du marbre. Ses grands yeux étaient toujours là sur son visage encore enfantin, à observer le monde qui l'entoure sans jamais y contribuer. Il était difficile de savoir ce que Regulus Black pensait en cet instant car ce dernier semblait être né avec un visage difficilement animé par les émotions. Mais surtout, Sirius avait tellement rarement posé ses yeux sur le visage de son petit frère qu'il n'aurait su déceler les discrets changements dans son attitude. Finalement, les deux frères étaient tous aussi étrangers l'un à l'autre que Sirius l'avait voulu. Quelque part, la culpabilité rongea une nouvelle partie de son esprit.
"Et ça va toi ? Je veux dire...1993 tout ça." finit-il par dire pour briser ce silence inconfortable qu'il savait que Regulus supporterait mieux que lui. La question aurait bien concerné la vie entière du petit frère de laquelle Sirius avait refusé être acteur, mais son orgueil l'empêcha de montrer un tel degré d'empathie et d'inquiétude envers quelqu'un qu'il avait pourtant évité toute sa vie. L'Animagus s'était sentit tellement malmené ces derniers temps qu'il doutait que quiconque ne se sente pas tout aussi mal que lui. Regulus, plus faible, plus influençable, avait dû être perdu et complètement écrasé par cette nouvelle époque. Du moins, c'est ce que Sirius s'attendait à entendre.
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