La journée avait été étrangement ... Parfaite. Remplie, je n'avais même pas eu le temps de m'ennuyer à quelconque cours. Surtout que j'avais eu Rodolphus dans tout les cours ou j'avais été. La journée parfaite par excellence, au point que mon visage laissait un léger sourire satisfait apparaître, sourire devenu rare ces temps-ci. Depuis que Cissey était fiancée à ce Malefoy, j'avais évité le plus possible tout contact avec elle. Je lui en voulais terriblement, mais pas seulement à elle. Aux parents et à ce Lucius aussi ... mes parents l'avaient privée de sa liberté d'amour, même si elle avait toujours été amourachée de Lucius, ce qui n'en faisait pas vraiment tout à fait un mariage forcé, et Lucius m'avait piquée MA petite soeur. Celle qui était la seule qui me restait de convenable, celle qui était encore fréquentable par rapport à cette ... Andromeda.

Cette chose qui ne méritait même pas sa place dans la famille, cette traître. Elle a osé souiller le nom des Black en atterrissant à Gryffondor. Après Sirius, il fallait encore qu'une autre reprenne le flambeau des traîtres. Nous ne laisserons jamais ces deux parasites de la société souiller un peu plus notre sang qu'ils ne l'ont fait en atterrissant chez les rouges et or.. Et ils payeront leur trahison, un jour ou l'autre.

Je pousse un léger petit soupir blasé avant de me diriger rapidement vers le lac, ayant besoin de prendre l'air. Dans ce château blindé d'élèves, respirer devenait presque dur. J'approche du lac de plus en plus, percevant une tignasse blonde que j'aurai reconnu entre mille ; visiblement, ma cadette avait eu la même idée que moi pour se rendre à ce lieu-là.

Je vais m'installer non loin d'elle, semblant presque ignorer sa question au départ. « J'pourrait te poser la même question ... » marmonna-elle de mauvaise foi, regardant l'eau d'un air pensif, évasé. « Besoin de prendre l'air ... Et donc, toi ? »

Je me munis d'un rocher et le fait ricocher dans l'eau, me rapprochant un peu plus de l'eau pour laisser ma main se balader dans l'eau claire. Il avait beau faire tard, malgré que le soir tombait de plus en plus, on pouvait considérer le temps comme encore malgré tout légèrement soutenu.

(Très court et pourri >.<)

Je savais qu'elle avait remarqué mon soudain changement d'attitude ; même les parents auraient pu le remarquer en moins de deux journées entières passées entre nous deux. Je hausse les épaules à sa réponse, me contentant de regarder la pierre couler petit à petit. « Parfaite ... » Je me souvenais de temps en temps de mon attitude envers Andromeda ; peut-être était elle une des causes de sa trahison? Et pourtant, à chaque fois que j'y réfléchissais bien, détaillant la situation sous toute ses formes, je revenais au même point ; je ne lui avais certes, jamais dit que je l'aimais à voix ouverte, mais je m'étais toujours conduite comme cela avec Cissy également ... Et c'est pour cela que je n'essayais même plus de comprendre ses choix. De toute manière, cette rouge et or ne faisait même plus partie de ma famille malgré les liens du sang à mes yeux, désormais.

« Et toi? Ta relation avec ce ... Malefouine? Toujours aussi ravie de la décision de nos chers parents, je présume ? » lâchais-je finalement avec une amertume prononcée dans la voix, ma bouche se formant dans un rictus mauvais tandis que je détournais le regard du sien pour le poser sur ma cape, plongeant une main dans la poche de celle-ci, en sortant un paquet de cigarettes. C'était sûrement la seule chose moldue que je toucherais de toute ma vie, en attendant, ça ne faisait qu'une semaine que j'en faisais usage et ça semblait m'être bien utile, même si personne jusqu'ici dans la château n'était au courant.

« T'en veux une? » proposais-je en lui tendant le paquet déjà à moitié vide ainsi qu'un briquet ensorcelé ou apparaissaient des flammes, comme les flammes d'une cheminée qui étincelleraient à jamais, les mêmes flammes qui se reflétaient souvent dans mes lorsqu'on en venait à parler du futur époux de ma cadette ... Je saisis un second briquet identique au précédent, allumant ma propre cigarette avec celui-ci, commençant à la fumer tranquillement en fixant l'eau légèrement trouble d'un air absent.

Je n'avais jamais particulièrement aimé Lucius, et au départ, je ne l'avais pas non plus détesté. On s'était déjà souvent parler avant que ma soeur n'arrive à Poudlard, parlant de tout de rien, et la seule chose pour laquelle nous avions pu moyennement nous entendre restait le fait que nous avions fait des mauvais coups aux rouges et or ensembles ... Enfin, j'avais fait ça avec la plupart des verts et argents, de toute manière. Tant que c'était pour faire souffrir quelqu'un d'innocent, je pouvais m'associer à presque n'importe qui. Presque.

Je joue légèrement avec une de mes boucles , j'étais bouclée de nature, depuis toute gamine, tout comme ... Andromeda. Je passe ma langue sur mes lèvres, attendant de voir la réaction de ma cadette face à la cigarette que je fumais et face à celle que je lui proposais, même si je doutais fortement qu'elle n'accepte d'en prendre une.

Je lève les yeux au ciel à sa réaction. Tout cet attachement, cet amour qu'elle lui portait ... Non, je ne l'accepterai jamais. « Tout simplement car c'est loin d'être mon ami. » marmonnais-je, les dents serrées. Avant, on ne se serait jamais disputées pour un garçon, jusqu'ici ... Dégoutant, répugnant. D'accord, Malefoy était un sang-pur, ça expliquait sans doute le fait que nos parents l'aie choisi comme futur époux pour ma cadette ... ces derniers mots me répugnaient plus qu'autre chose. On allait m'enlever Narcissa, MA Cissy. Celle que je connaissais depuis sa naissance, que j'avais toujours protégée du danger tout en gardant mon apparence de soeur froide relativement distante aux yeux des autres.

« Oh, tu sais, tu peux répondre ... Au point ou j'en suis. » grognais-je, gardant les yeux rivés sur le lac, sursautant lorsqu'elle cria mon surnom. « Depuis quand tu te préoccupes de ma santé, Cissey? » murmurais-je avec amertume, continuant de fumer la cigarette d'autant plus, en rallumant une autre lorsque la première fut finie. « Une semaine que j'ai commencé, sans une seule fois me faire choper. »

J'explose littéralement de rire à sa dernière réplique. Pas bon pour mon teint? Décidément ... Elle devait être fatiguée aujourd'hui pour enchaîner les gourdes comme ça.« Donc je repose ma question ; Toujours aussi ravie de ton futur mariage à voir comment tu regardes le blondinet, je présume?» insistais-je en rangeant le second briquet en poche, remettant la cigarette que je lui avais tendue dans son paquet, gardant ce dernier en main tout en soufflant ma fumée non loin d'elle, signe d'exaspération.

Même si je laissais paraître cela sous un masque de jalousie, la relation entre Narcissa et Lucius m'inquiétait plus qu'autre chose, je refusais d'avouer devant les autres que ça me donnait l'impression de ne plus compter pour ma cadette depuis qu'elle était fiancée ... en plus qu'il barbotte toujours avec d'autres filles, ce n'est pas vraiment le genre de futur beau-frère qu'on souhaiterait avoir. Je sais que les crises de jalousie de ma cadette sont courantes ... personnellement, j'aurai sans doute réagit beaucoup plus violemment que ça.

« Tu n'as pas à me faire de remarque ou à essayer de me faire la morale, Narcissa Black ! » m'emportais-je finalement, écrasant le mégot de cigarette pour le jeter finalement dans le lac ; Qui irait le chercher là-bas? Je tourne lentement le paquet de cigarettes en main, le rangeant finalement dans la poche de ma cape, en ayant eu assez pour l'instant. Je ne la regardais même plus, fixant à présent le lac, les genoux repliés contre mon ventre, la tête posée sur les genoux. Je n'avais pas la moindre envie de rester là, mais partir ferait preuve de lâcheté. Ne pas affronter ma petite soeur? Elle n'était pas aussi monstrueuse que ça, pas au point de le faire. Elle n'était pas monstrueuse du tout, au contraire ... elle était magnifique. C'était bien ça mon problème.

Elle plaisait aux gars, toute la gente masculine la reluquaient et il fallait qu'elle se fiance à l'un des plus vantards et dragueur du lot? Non. C'en était trop. Je secoue la tête, repoussant mes cheveux en arrière dans un geste de main plutôt vif, les laissant retomber en cascade le long de mon dos. Je me tourne vers elle, déposant un genoux à terre et m'appuyant sur l'autre, mon visage exprimant désormais une expression courroucée et outrée en même temps. « Ne fait surtout pas comme si tu ne savais pas ! Comme une fille qui est folle de lui, qui ne jure que par lui ! »

A ces paroles, je lui tourne de nouveau le dos. A mes yeux, elle s'éloignait de plus en plus de moi. Et plus elle s'éloignait, plus elle se rapprochait de ce Malefoy. « Toute manière ça finira comme le même blabla que dans tout les couples, tu ne jureras que par lui, tu seras la parfaite petite bonne femme qui restera à la maison pendant que monsieur va s'amuser avec des copains, tu resteras comme une femme au foyer soumise à son mari à garder l'enfant que vous aurez eu ensembles ... »

Qu'ils aient des enfants ensembles? C'était une certitude ; la plupart des sangs-purs développaient leur sang à travers de nouvelles générations, c'était nôtre devoir après tout ... mais certains qui ne souhaitaient pas en avoir ou n'avaient tout simplement pas le tempérament pour élever des chérubins préféraient laisser ce "privilège" aux autres. Personnellement, je trouvais la raison d'avoir des enfants peu envisageable dans mon cas. L'envie n'était même pas présente ... Mais comme m'avait souvent dit ma mère ; ça viendra avec le temps ... ou peut être pas.

« Je ne le sais que trop bien, en effet, Cissey ... Il est la personne que tu chéris désormais le plus au monde, tu ferais tout pour lui plaire encore plus que maintenant ... » Ce qu'elle pouvait être naïve ... Il allait encore voir d'autres filles pour l'instant, et ça ne cesserait pas au fil du temps, j'en étais convaincue. C'était une ordure, rien de plus. Un parasite de la société, mais un sang-pur tout de même ... Heureusement qu'il avait malgré tout son grade de sang pour rattraper le tout.

« Car je la vois véritablement d'un mauvais oeil ... Et même si tu t'en fiches de ce que je peux dire ou penser, que ça ne te fera pas changer d'avis, je ne l'approuverais jamais. » déclarais-je, m'étant tournée vers elle. « Tu mérites mieux que lui ... C'est un coureur de jupons, rien de plus. Il aime s'amuser avec les filles, tu l'as bien vu ! Mais bien sûr ... C'est moi qui me fait encore des films, qui voit tout mal et qui le juge trop rudement ... Tu as le coeur trop bon, Cissey. Quand les temps sont durs, il s'agit d'être aussi dur qu'eux. »

Je tentais de reprendre mon calme, serrant les poings en soufflant du nez. J'avais guetté toute ses réactions jusqu'à voir la pire qu'elle pouvait exprimer ; la tristesse et la fureur en même temps. Je me releva, m'approchant d'elle rapidement et lui essuyant le bout de ses yeux, empêchant de cette façon les larmes de couler si elles auraient tenté de rouler le long de ses joues « Cissey ... S'il te plait. » quémandais-je, refusant de la laisser pleurer alors que je n'avais dit simplement que ce que je pensais.

Je savais qu'elle n'aurait pas supporté de me perdre, au fond, mais je ne pouvais empêcher une crainte malgré tout. Et si Lucius l'empêchait de me voir, étant donné que lui non plus ne m'aimait pas? Je ne pense pas qu'elle l'aurait laissé faire ... Du moins, j'espérais. Je jette un coup d'oeil au Château qu'on apercevait au loin. Le regagner ne prenait qu'une vingtaine de minutes si on prenait bien son temps pourtant... Enfin, c'était le cadet de mes soucis pour l'instant.

Je la serre lentement contre moi, serrant mon étreinte de plus en plus sans pour autant l'étouffer -heureusement pour elle- tout en lui jetant un regard. J'avais même réussi à la faire souffrir ELLE, la personne qui comptait le plus à mes yeux. « Quoi qu'il en soit ... c'est ta vie, tu fais ce que tu veux et malgré que je n'approuve pas toujours, ou disons, que je n'approuve pas souvent tes choix, ce n'est pas à moi de décider à ta place. »

Oui, même si ça me faisait mal de me l'avouer, elle devait vivre sa vie également. Elle ne m'avait fait une seule crise de jalousie et pourtant ... J'avais souvent trainé avec des garçons et ça m'arrivait encore fréquemment d'en avoir quelques-uns collés aux basques. Et pourtant, elle avait toujours tout accepté, même si parfois elle devait rester seule pendant que je m'amusais. Oui, j'avais beaucoup de chance d'avoir une soeur pareille même si parfois c'était dur de se dire qu'on grandira en se voyant beaucoup moins qu'actuellement.

Déjà, à partir de l'année prochaine, tout changerait ; j'aurai fini Poudlard, elle non. On ne se verra plus que pendant les fêtes de familles ou elle reviendra à la maison vu qu'elle sera prise par ses cours. Ce qui me rassurait en même temps, c'était que Lucius était de la même année que moi, par conséquent, il la verrait beaucoup moins aussi, et donc, il ne pourrait pas profiter que je ne sois plus là pour la liguer contre moi.

Je la serre lentement contre moi, caressant ses cheveux pendant qu'elle a sa tête posée sur mon épaule. Un des rares instants de tendresse qu'il nous arrivait ces temps-ci. C'était réellement devenu vraiment dur d'avoir des instants ainsi vu l'apparence que nous donnions en public et le fait que c'était devenu pesant entre nous. Avant, lorsqu'on se retrouvait ensembles, j'essayais de fuir tout contact autant visuel que physique avec elle. J'en avais assez à présent ; elle était ravie de la décision des parents, de son futur époux, maintenant, tout était déjà joué.

Je la regarde de haut en bas lorsqu'elle parle de nouveau de la cigarette. De toute manière, elle aurait été contrainte d'accepter ; je n'avais pas l'intention de m'arrêter en si bon chemin. Enfin, bon ... C'était surtout devenu une détente ces temps-ci, à vrai dire. Je secoue la tête, piteuse, en me rappelant que la dernière fois ou Lucius s'était fait une autre fille ne datait même pas de plus de quatre jours au grand maximum. C'était certain qu'il la ferait souffrir un peu plus chaque jour, c'était sans aucun doute la raison pour laquelle je ne le supportait pas.

Pourtant, Lucius aurait pu lui servir pour l'induire encore plus dans la magie noire qu'elle ne l'était déjà. Je savais que quelques fois elle doutait de la protection de la magie noire, elle craignait sans doute que ça ne se retourne sur elle. Doute totalement fondé, on était jamais assez prudent avec ça. Il aurait pu lui être utile ... Si ce n'était pas une ordure hors-normes. S'amuser avec les filles était son passe-temps préféré même s'il savait qu'il ne valait mieux pas qu'il m'approche de trop près.

Un rapport fait à Cissy serait si vite arrivé, après tout. Rien qu'à penser le nombre de fois qu'elle est déjà cocue en étant seulement fiancée me dégoutait, tout simplement. « Tu restes ma petite soeur d'aaaamooour. » souriais-je, imitant la voix d'une des groupies de Sirius étant présente à Gryffondor, la soeur de Bizzard. Ah cette fille ... Pire qu'un pot de glu rempli à sa plus grande contenance.

Je m'approche d'elle, caressant sa joue, soudainement prise d'une compassion encore jamais éprouvée envers quelqu'un. Comment allait-elle pouvoir supporter le fait d'être cocue à tout bout de champ? Je savais qu'elle aussi éprouvait la peur de me perdre. La rapprochant de moi lentement, je passe ma main dans ses cheveux. « Cissey, tu ne me perdras pas ... Je te le promets. » murmurais-je avant de poser mes lèvres contre les siennes.

J'avais déjà fait ça souvent avec elle, mais à l'époque, on était encore gamines, et c'était surtout pour se rassurer l'une l'autre lorsqu'il arrivait quelque chose de peu rassurant, il me semble que la dernière fois j'avais six ans ... Et elle était venue me trouver dans ma chambre, ayant peur de l'orage qui venait d'éclater au dehors. Une chose était sûre ; ça datait.

« Pour les imiter, de toute manière, il faut être aussi crétins qu'eux. Donc si, je suis parfaite. » déclarais-je, haussant les épaules en riant légèrement, faisant une moue boudeuse malgré tout. Je soupire légèrement en la sentant se détacher de moi. Non, ce baiser n'avait rien d'autre comme signification que le fait que je serai toujours là pour elle et que notre proximité ne changerait pas, jamais.

J'avais toujours tout fait pour son bonheur, éloignant les mauvais garçons d'elle aussi vite qu'ils étaient venus roucouler. Mais je devais me faire une raison ; Cissy devait vivre sa vie un jour ou l'autre, se marier et avoir des enfants, pour être digne des sangs-purs et continuer de profaner le nom des Black. Au fond, non je n'avais rien contre Lucius mise à part son comportement. Il n'était pas tout à fait le beau-frère espéré ...

Poussant un soupir, je ferme les yeux à sa question. A vrai dire, je ne comprenais pas Lucius. Il avait hérité de la femme la plus parfaite que je connaisse à mes yeux, malgré qu'il était vrai qu'elle était comme un glaçon tant elle était rigide et froide vis-à-vis des autres, il était logique que j'étais en quelques sortes "privilégiée" étant donné que nous avions grandi ensembles. Et ça, malgré tout ce qu'il pourrait faire, ça restait et resterait ma soeur.

Je n'étais pas vraiment en position pour lui dire qu'il couchait avec la plupart des filles de notre maison, c'était plus vite à lui de l'avouer. « Ecoutes Cissy ... » soupirais-je, mettant une main de chaque côté de son visage, la tenant à une distance proche de moi. « Je pense t'avoir suffisamment informée de mon point de vue jusqu'à présent, c'est à toi de voir si tu es satisfaite de la situation actuelle entre vous deux. »

Non, je n'aurai pas pu lui avouer bien platement qu'il allait voir ailleurs de tout les côtés tant qu'il pouvait, je ne pouvais pas la faire souffrir encore un peu plus qu'elle ne souffrait déjà ... pas elle. Même si c'était bel et bien le cas que monsieur jouait le sextoys des verts et argents. Fermant les yeux, je pousse un soupir et m'écarte d'elle à mon tour, la laissant réfléchir tandis que je retournais m'asseoir près du lac.