Parfois, l’envie de s’envoler, de s’échapper et de quitter la vie que l’on vit actuellement est plus forte que n’importe quoi. Plus forte que vous, que votre destin et de vos convictions personnelles.
C’était cette envie qui me prenait au cœur depuis quelques semaines. Depuis que l’on me regardait comme la pire des garces, tout cela à cause d’une soirée qui avait totalement dérapé.
J’avais dérapé.
Je m’étais laissée droguée, j’avais abandonné tout ce qui me touchait, tout ce qui me tenait à cœur pour ca. Pour une nuit de plus sans penser, une nuit où j’oubliais non seulement mes habitudes mais aussi ma vie.
Rabastan et Lucius avait été sur le chemin de cette déchéance. L’un en avait profité plus qu’il ne l’aurait du et l’autre qui était dans un état presque identique au mien avait vécus la nuit la plus folle de toute sa vie. J’en aurai donné ma main à coupée !

Et tandis que les élèves de la Grande Salle dinaient bruyamment, j’étais là, debout sur le peu de terrasse dégagée de la neige qui l’encombrait.
Je fumais ma cigarette en ignorant les larmes qui coulaient le long de mes joues. Je ne pleurai jamais. Ce n’était que des gouttes qui glissaient le long de mes joues, sans que je n’aie de soubresaut, de reniflement… et de gémissement.
Pour dire. Je n’avais pas pleuré à la mort de mes parents, j’étais restée silencieuse le jour des funérailles. Silencieuse quand l’amie de ma mère, Miss Bizard, était venue me prendre la main pour m’emmener dans l’un des cottages les plus ignorés de ma famille et m’y éduquer comme sa propre fille.
Contrairement à mes sœurs, j’avais toujours l’impression d’être insensible. Je n’avais jamais eu peur de quoi que ce soit. Je m’attendais à mourir depuis des années. Je savais que cela me tomberait dessus, tout comme cela avait été avec le reste de ma famille.
Je n’avais jamais été paniquée par quoi que ce soit. Je n’avais rien ressentie depuis des années. Les psychiatres appelaient ca une névrose traumatique.
Mais au final. Je n’en étais pas réellement sure…
Depuis que je l’avais rencontré, lui, il y avait eu comme une petite flamme, tels celles qui allument mes cigarettes, dans mon cœur. Il l’avait pas mal décongelée jusqu’à ce que le jour de le revoir et de découvrir qui il était réellement … Brisa toutes les idées que je m’étais faite…
Et j’étais retournée dans cet état de stase.

Cigarette sur cigarette. Jeux de séductions, se tourner autour. Tout cela n’avait plus aucun gout. La drogue qui coulait dans mes veines H24 était plus devenue une dépendance qu’un jeu.
Je descendais doucement les escaliers de l’enfer de ma propre vie et au final. Est-ce que cela me dérangeait réellement ?

Soudain, alors que j’expulsais la fumée de mes lèvres, j’entendis une porte s’ouvrir un peu plus loin. J’essuya les larmes qui coulaient le long de mes joues pour effacer toute trace de cette fausse sensation et repris mon observation du soleil se couchant, toujours cigarette entre le doigts… Paquet dans l’autre main.

J’avais enfin réussis à arrêter les quelques larmes qui coulaient sur mes joues lorsque la voix de l’élève qui était entré vint jusqu’à moi. Il me saluait. Etrangement, la voix du jeune homme me disait quelque chose. Tournant alors mon visage impassible vers lui, je répondis un faible « Salut » avant de détourner de nouveau le regard.
La drogue qui coulait dans mes veines m’arrangeait bien en ce moment. Bien que j’avais les yeux légèrement rouge, je ne semblais pas pour le moins triste et encore moins dérangée par le fait qu’il puisse y avoir des larmes qui avaient coulé.
J’étais plus dans un monde de chaleur et de douceur qui m’était propre. D’ailleurs, cela se voyait réellement que j’avais chaud, je n’étais pas énormément vêtue pour un mois froid comme celui que nous vivions. La plupart des élèves qui marchaient dans le parc portaient leurs capes pour rester confortable dans la fraicheur du début de soirée.
Moi, je ne me sentais pas réellement concernée par le froid qui mordait légèrement mes joues.

Je croisai les bras, toujours en fumant ma cigarette et en tenant mon paquet. Je ne semblais pas réellement présente mais pas non plus totalement a l’ouest.
Je déduis en entendant la voix du jeune homme que c’était Pettigrow, l’ombre des maraudeurs, leur groupie n°1 si je pouvais le dire ainsi…

« J’imagine que tu t’es encore fais poursuivre. »

Il n’y avait rien de plus à dire. Il était surement le moins combattif de Poudlard, l’on pouvait même se demander comment cela se faisait qu’il soit amis avec les Maraudeurs et ce Prince… Le nouvel élève arrivé en pleine étude !

Je fixais toujours le paysage qui était face à moi et qui disparaissait au fur et à mesure dans les méandres de la nuit. Je savais qu’il m’observait et qu’il devait surement se demander comment cela se faisait que je sois seule, moi, la fille qui avait toujours des amis autour d’elle. A vrai dire. J’avais envie de me retrouver seule bien plus souvent que je n’en paraissais. Parfois, être toujours entourée de personnes admirative où qui veulent être proche de toi parce que tu commences à être connue dans le monde des sorciers, pouvaient être déplaisant.
Tout le monde pensait qu’être connu et avoir des fans par nombre devait être tout simplement génial. Mais lorsque vous avez envie de vous retrouver seul, que ce soit pour une simple cigarette, réfléchir et respirer, la chose en devenait moins facile que l’envie. Et moi, lorsque j’avais envie de quelque chose je faisais toujours en sorte de l’avoir et ceux, par pur principe… Ne pas exploser où étouffer à cause des autres. Voila quelque chose que je n’accepterai jamais…

Pettigrow finit par reprendre la parole, m’assurant qu’il ne se faisait par poursuivre. Un petit ricanement s’échappa de mes lèvres. Qui aurait envie de sortir par le froid qu’il faisait. Surtout lorsque l’on n’était pas, où peu couvert ?
Quoi qu’il en soit je ne pris pas la peine de tourner le visage vers lui, portant à mes lèvres la cigarette que je fumais. Ma toxine, ma cancerete dont je ne me séparais que rarement. Je réussissais à faire des concerts entiers en fumant, cigarette en main où en bouche.
Il finit tout de même par avouer face au ton brusque qu’il avait prit, qu’effectivement il se faisait poursuivre. Je ne pus m’empêcher de répondre sur un ton un peu amer ….

« Tu n’avais cas demandé à ton cher Thomas de te protéger. »

Toujours debout, je ne crachai de nouveau la fumée qui était entrée dans mes poumons… Il m’aurait presque fait sourire. Niveau caractère, il ressemblait à Amy, il y a bien des années lorsqu’elle est arrivé chez nous… Il me faisait aussi penser à Aileen, toujours distante, calme et effacée. Tout mon contraire…

« Parfois, être seule est la seule chose que je demande. Quand tu es toujours entourée la pression redescend considérablement quand tu arrives à être seule, juste quelques minutes… »

Il me fit rire. Etait-ce réellement si difficile d’être populaire ? En temps normal j’aurai répondu non. Pourquoi serai-ce difficile d’avoir sa vie étalée sur toutes les lèvres de l’école ? Elle l’était forcément dès que l’on avait un minimum de réputation mais ici, à Poudlard, avec ce foutu panneau d’affichage plus rien ne restait entre les murs.
Depuis que mon histoire avec Severus avait été affichée sur cette merde de panneau en liège, toute ma vie, toute avait du être changée. Il avait fallut que je sois plus discrète dès que je voulais quelque chose de la part de Trent, de Rabastan et de Dimitri. Je ne devais plus finir avec eux en première ligne. Je ne voulais plus m’attirer les regards des autres et le sien, dévastateur pour mes actes. Des actes de jeux, de sueurs et de plaisir.
Il n’avait qu’à répondre à mes demandes. A devenir ce que j’attendais. Le sex symbol que je pourrai trainer et à qui je pourrai tenir le bras. La bombe de sexe dont j’avais besoin de l’intimité et le junkie avec qui je pourrai simplement m’amuser.
Mais il n’était rien de tout cela. Il n’était que le stupide Serpentard qui voulait tout changer chez moi. Et moi. Je ne voulais que mourir et accepter de lui vendre mon âme si cela pouvait faire en sorte qu’il me regarde, m’embrasse encore une fois.

Mon attention se posa enfin sur Peter lorsqu’il m’avoua qu’il comprenait ce que je voulais dire. Comment pouvait-il comprendre ? Personne ne se souciait réellement de lui. Il s’effaçait devant ses amis et restait la 5éme roue du carrosse en presque tout temps. Je comprenais pourquoi Thomas l’appréciait tant. Pourquoi il avait décidé de devenir ami avec lui. C’était le genre de connard à vouloir avoir le plus de faible dans son camps pour mieux les contrôler et devenir leur chef.
Et pourtant… je n’arrivais pas réellement à le cerner. Je me demandais s’il était réellement l’ami de Peter où s’il faisait juste semblant ? Comme, semblant de draguer ma sœur, semblant de l’apprécier… Et si tout cela n’était qu’une diversion pour autre chose ?
Je me méfiais de lui. Je n’étais certes, pas quelqu’un de bien, mais au moins, tout ce que je faisais n’avait pas de réelle conséquence…

J’observais le rouge et or. Il me faisait réellement penser à Severus. Vraiment. Avant qu’il ne tombe dans la drogue et je ne joue avec, il était comme lui. Effacé. Gentil… du moins, avec ceux qui le méritaient…
Je détourna le regard du jeune homme et soupira de nouveau…

« C’était facile au début. Mais je ne suis pas populaire qu’à l’école. Je commence à devenir connue avec mon groupe de musiques… Les choses ne sont jamais faciles quand l’élève qui affiche ses rumeurs décide de mettre son nez dans tes affaires… Quand on murmure sur ton passage, quand on te regarde comme si tu avais tué quelqu’un alors que… tu es juste tombé amoureux… C’est ça qui te tue le plus. Les murmures… Et le rejet. »

Je parlais comme si tout ce que je vivais depuis quelques semaines, mois… tournaient exclusivement autour de la souffrance que je pouvais ressentir du au refus de Severus de m’aimer pour ce que j’étais… Il m’aimait. Je l’aimais. Quand je l’aimais il me détestait, me repoussait et faisait tout pour que mon regard se pose sur lui, que je le supplie de m’aimer, de me pardonner de tout ce que je faisais lorsque j’étais sous l’effet des drogues…
Quand il m’aimait, je le repoussais, je refusais de lui accorder la moindre parole, le moindre regard d’encouragement. L’on se courrait après. L’on se chassait à travers l’école comme si tout ce que nous faisions n’avait qu’un seul et unique but. Nous faire du mal.
Encore et toujours…

« Quand tu finis par aimer d’être populaire, tu ne sais plus quoi faire pour que l’on t’aime encore plus… Et quand tu perds l’amour, que tu ne sais plus jouer, tu sais que tout cela n’en vaut plus la peine… Plus du tout…. »

Je reposa le regard sur le jeune homme. Tirant une nouvelle fois sur ma cigarette. Je fis un faible sourire. Il connaitrait cette sensation un jour. C’était encore mieux que n’importe laquelle des drogues. On en redemandait encore et toujours… trop…

« C’est comme prendre de la drogue. Quand tu en as-tu planes… Et lorsque la source se tarit, tu en deviens accro…. Fou. »